Le masque parle.
Il n’est pas seulement fascination visuelle, altération du visage ou signe d’un autre monde. Il est d’abord et surtout altération de la voix, étrangeté des paroles ordinaires et discours d’ ailleurs ou d’au-delà.
L’enfant longtemps joue au pied de sa mère et entend cette voix de nulle part, reçoit des discours étranges à la fois familiers et hermétiques.
Les théâtres à masque déforment la voix : pour qu’elle cesse d’être familière, évoque la résonance à la fois proche et lointaine de la raison parlée et non encore comprise.
Le masque porte plus loin et au plus profond les résonances de la vie et des premiers échos de la parole. Il fascine dès la tendre enfance, agrémente les arts de la représentation, parle au plus intime de nous-même.
Tout poème est masque évoquant la plus antique émotion, révélant l’espoir de la vie.
Le poète, prisonnier de masques mystérieux, tente de les faire parler et espère que l’écho éveillé en chacun lui reviendra comme révélation de lui-même.
Le masque est un autre.
Le masque est l’autre qui se révèle par la parole. Le masque peut s’enlever pour laisser le visage dire son émotion propre, sa vie.
Indispensable en quelque sorte pour mettre en lumière, alors qu’il met dans l’ombre propice des confidences universelles.
Jean-Marc Muller
Le masque, destiné à dissimuler, représenter ou imiter un visage, assure de nombreuses fonctions, variables selon les lieux et l'époque. Simple divertissement ou associé à un rite, œuvre d'art ou produit normalisé, il se retrouve sur tous les continents. Il est tantôt associé à des festivités (Halloween, Mardi gras), tantôt à une fonction (chamanisme, relique funéraire). Il peut aussi représenter des animaux tels que le chat représentant dans certains pays l'indépendance.
Le masque, même lorsqu'il n'y exerce pas son rôle principal, constitue lui-même une œuvre d'art en tant qu'il est fait de recherches formelles. Des artistes comme Auguste Rodin ou Jean Carriès en sculptent ainsi sans leur impartir une autre fonction. Des masques originellement dévolus à des pratiques magiques ou mystiques inspirent également des peintres comme Georges Braque et Pablo Picasso au début du XXe siècle1. Néanmoins, le masque apparaît souvent comme l'élément d'un costume, un accessoire destiné à changer l'allure de son porteur. Sa signification se précise alors à la lumière d'événements particuliers, comme le théâtre ou la fête.
Des masques anciens
Des masques funéraires
En architecture, masque se dit aussi des représentations de visages d'homme ou de femme, dont on se sert dans les ornements de sculpture et de peinture. Le mascaron, de même racine, désigne plutôt les visages grimaçants ou menaçants, à valeur supposée apotropaïque.
Des masques de théâtre, comme pour le théâtre grec antique et son héritier le théâtre latin, le théâtre masqué balinais, la commedia dell'arte, le nô japonais.
Les masques à gaz durant la guerre.
Des masques de protection dans le sport. Le masque de catcheur, devenu symbole du catch, surtout utilisé par les catcheurs mexicains (luchadores) pour lesquels cacher son visage avec un masque est une tradition.
Des masques pour protéger les animaux des mouches.
Des masques purement ludiques comme la bauta vénitienne en est un des plus célèbres. En cachant son visage aux personnes qu'il rencontre, le masque autorise son porteur à jouer un rôle tout différent de sa propre personnalité, avantage notamment recherché à l'occasion des carnavals et bals masqués. Ils peuvent aller du simple loup aux constructions les plus élaborées, en cuir, en papier mâché, en bois, peints, ornés de plumes et de joyaux.
Et depuis quelques temps des masques humour liés au Coronavirus.
Bref, depuis la nuit des temps, le masque a accompagné les humains. Cependant de manière épisodique.
Toutefois, cette année, il va faire partie intégrante de la :
Certains couturiers s'y étaient essayés, mais par forcément avec succès...
Et si, dès le départ, notre Président ne les conseillait pas, Calinquette en a fait pour elle, puis sa fille qui a repris le travail en magasin, en contact avec la clientèle.
C'est parti pour le défilé de mode de Cal', avec quelques images humoristiques...
J'ai commencé par un tout simple rose pâle des deux côtés, molleton à l'intérieur. (Un peu chaud pour respirer.)..
Puis j'ai continué avec des notes de musique, doublé de coton beige. A partir de là, tous les masques ont été cousus avec trois épaisseurs de tissus tissés très fin. Je peux souffler sur une bougie, elle ne s'étteint pas.
Deux autres, avec du tissu Paris doublé de deux couches de toile à traversin. On peut les retourner pour changer de look. La seule différence réside dans la couleur de l'élastique.
Dans le même style, j'ai ajouté de la dentelle noire. Un peu plus classe pour sortir.
Trois couches de toile à traversin, petit ruban de lin aux coeurs rouges.
Toile à matelas, toile de traversin.
Vieux rose doublée de toil de traversin, dentelle aux papillons.
Enfin, je me suis essayée à faire une visière pour fifille.
J'ai dû m'arrêter là, n'ayant plus de tissus puisque je n'ai pas pu récupérer les miens qui étaient moisis, parce que monsieur s'en est servi pour éponger une fuite au chauffe-eau après mon départ. Alors, j'en rachète petit à petit. Les magasins étant fermés, je n'ai pu continuer, d'autant plus que j'ai utilisé tout l'élastique que j'avais...
Maintenant qu'on ne pourra sortir que masqués, je suis parée pour les premiers temps. J'attendrais la réouverture des enseignes de tissus pour en refaire.
J'ai essayé de faire un billet léger sur le sujet, mais ce n'est vraiment pas évident... Alors je vais m'arrêter là.
En tout cas, ce ne sera pas facile de travailler toute la journée avec ces choses sur le nez... Ce satané virus nous en aura fait voir !!! J'espère qu'on trouvera rapidement comment l'héradiquer, parce que ce n'est pas facile de ne plus voir ses proches, de pratiquer tout le temps les gestes barrières et de respirer à travers du tissu, de craindre pour la santé de ceux qu'on aime ou qui sont en première ligne...
Je vous fais de gros bisous.
Calinquette