Huit août

 

La matinée du 8 août fut bien remplie avec la brocante de Saillans (Cf. mon précédent billet). Ma sœur voulait manger au restaurant, mais j’avais une autre envie : faire un pique-nique dans la Forêt de Saoû, que je n’avais pas vue depuis très longtemps. L’idée l’a emballée.

C’était donc décidé, le repas de midi aurait lieu là-bas, avec mon neveu et ma nièce ravis de nous rejoindre.

Quelle que soit la route par laquelle on arrive, le spectacle est grandiose : la Roche Colombe en arrivant de l'ouest, le Pas de Lauzun en venant d'Aouste (route que nous avons prise), les Trois Becs depuis la vallée de la Drôme et depuis la route du col de la Chaudière, et le village de Saoû d'où qu'on vienne : c'est toujours très beau. La route étant étroite, je n’ai pas pris de photos, mais merci à Internet qui me permet de vous donner une idée…

La forêt se trouve à la base du massif de Saoû. Ce dernier est surnommé le « vaisseau de Pierre », en raison de sa forme particulière. Cette formation géologique rare et impressionnante s’appelle un synclinal perché. Elle résulte d’un long travail de plissement, de surélévation, de mouvements des plaques tectoniques et d’érosion. La forêt et son massif s’étendent sur 2 500 hectares.

Le synclinal perché de Saoû est le plus haut d’Europe. Il est connu et reconnu comme un phénomène géologique étonnant Au centre de la Pangée, ce continent unique qui a éclaté il y a 200 millions d'années, le synclinal ne serait apparu qu'il y a 80 millions d'années, au moment de la formation des Pyrénées. Et c'est maintenant la partie la plus occidentale des monts du Diois.

D’en haut s'ouvre l'horizon sur tout un paysage impressionnant de pics, avec le Grand Veymont au nord-est  et au sud le Mont Ventoux, de vallées, celles de la Drôme juste en dessous,  du Rhône à l'ouest et de la Valdaine au sud.

(Photos Internet)

Ce lieu est protégé par ses barrières naturelles, la flore et la faune y sont riches et variées. La diversité exceptionnelle des milieux naturels et des espèces végétales et animales est due à la fermeture quasi-parfaite du synclinal ainsi qu’à la différence d’exposition des versants (deux adrets, deux ubacs). Les nombreuses espèces animales et végétales font la richesse et la particularité de ce lieu remarquable. Et pour ce qui est du paysage, encore une fois la forêt est généreuse : milieux forestiers, landes et pelouses, pentes rocailleuses, milieux humides de forêt alluviale, falaises et vires. Près d’un tiers des espèces végétales recensées dans le département de la Drôme (820) sont présentes et protégées dans la forêt de Saoû. Plus de 120 espèces d’oiseau nicheurs y sont répertoriés (passereaux ortolans, fauvettes à tête noire, circaète, jean le blanc, aigle royal, faucon pèlerin…).

Aujourd'hui, la forêt est la propriété du Conseil général de la Drôme. La forêt de Saoû est protégée par le classement « site naturel classé » depuis 1942 et appartient au réseau Natura 2000.

Lors de vos visites ou randonnées, vous croiserez des éco-gardes. Ce sont des agents assermentés du Département chargés de l’entretien et de la surveillance du site. Ils sont là pour vous accueillir, vous informer, répondre à vos questions mais aussi pour veiller à votre sécurité.

L’histoire de la forêt de Saoû est intimement liée à celle des habitants des environs. En effet, elle a changé plusieurs fois de propriétaire. Le plus célèbre d’entre eux demeure Maurice Burrus riche industriel Alsacien, député du Haut-Rhin, propriétaire de la manufacture de tabac de Sainte-Croix-Aux-Mines, qui au début du siècle dernier, acquiert la forêt de Saoû pour en faire son domaine de chasse. Il en fait d’abord un domaine de chasse, puis il s’intéresse à son exploitation, introduisant de 1924 à la Seconde Guerre Mondiale, toutes sortes d’essences d’arbres venues du monde entier. Il entreprend également l’aménagement de la forêt pour en faire un lieu de promenade et l’ouvrir au tourisme vert. Il crée un circuit de visite touristique de 27 kilomètres et construit sur les flancs intérieurs du synclinal et l'Auberge des Dauphins inspirée du Petit Trianon de Versailles. Inauguré en 1934, ce restaurant de luxe qui obtint deux étoiles sur le guide Michelin de l'époque, était composé de deux salles décorées de faux marbres et de grands lustres.

L’auberge des Dauphins

Voici l’auberge telle que je l’ai connue.

Confiée à l’architecte Paul Boyer, en 1928, l’Auberge des Dauphins est un bâtiment remarquable, réalisé en béton armé, dans un style classique. Deux salles de restaurants, dont une ornée de staff blanc et doré sont aménagées, ainsi qu’un café-bar et quelques chambres. De l’intérieur, les fenêtres ouvragées offrent des points de vue saisissants sur le paysage environnant.

La voilà maintenant.

Elle est actuellement en cours de réhabilitation, et n’est pas visitable. L’ouverture au public de la future maison de site est prévue pour le printemps 2021. On y trouvera un accueil, un lieu d’informations, une petite restauration, une boutique, des salles d’expositions permanentes et temporaires, des ateliers pédagogiques, des activités scientifiques et culturelles.

Le bâtiment principal restera tel qu’il est, par contre, la construction d’une verrière est prévue à l’arrière, au premier étage. L’ancien restaurant devrait garder son charme des années 1930. Je vous conseille un petit clic sur cette très courte vidéo qui vous montrera l’intérieur du bâtiment.

Un peu plus loin, à l’entrée du sentier pédestre, se trouvait un magnifique bâtiment (là où j’ai mis une marque rouge).

C’était la Villa Tibur, ou le Château (rose) de la Forêt, d’Adolphe Crémieux. Sa construction débutée en 1850 s’est achevée en 1875.Il ne reste hélas de cette magnifique villa, que le tracé au sol et quelques photos. Elle a été endommagée par un incendie après la Seconde Guerre Mondiale, et rasée en 1971. C’était une maison forte du Second Empire, sur deux étages, ornée de tourelles à ses deux extrémités. On entrait dans la villa sur la face donnant sur le chemin. En traversant le hall, puis le salon lumineux, le perron et l’escalier à double volée, on accédait au par cet au bassin d’agrément au milieu duquel un jet d’eau est encore en activité. C’est Adolphe Crémieux, le propriétaire, ministre de la justice et avocat au barreau de Nîmes, garde des Sceaux de la 2^ème et de la 3^ème République, qui fit aménager les chemins et les ponts qui facilitent encore aujourd’hui la circulation à travers le domaine.

Il suffit de se repérer au grand arbre encerclé pour deviner l’endroit où il se trouvait.

C’était un bien joli édifice qui avait sa place dans ce bel endroit. Quel dommage qu’il ait brûlé…

En ce qui nous concerne, nous avons bien profité de l’après-midi, malgré la chaleur (il faisait encore 40° quand je suis rentrée chez moi vers 18 heures…). Pique-nique, moments détente, discussions, repos en famille. Bref, que du bonheur ! Le tout en la compagnie de centaines de papillons de toutes les couleurs. Un régal. J’en ai même eu deux qui sont venus se reposer un moment sur mes pieds.

 S’il avait fait moins chaud, on serait montés jusqu’aux Trois Becs, mais là, c’était de l’inconscience. Alors, il nous faudra y retourner quand les journées seront plus fraîches.Si vous passez par là, le village de Saoû est aussi bien joli à visiter.

Une joli moment d’été que je suis heureuse de partager avec vous.

J’espère que vous avez aimé.

Plein de bisous.

Calinquette

Comments

[Catherine]

Superbe reportage.bisous

[Catherine]

Un bel endroit, tu as eu raison, un pique-nique dans ce lieu valait mieux que le restaurant, surtout en ce moment ! L'auberge est splendide et malgré son nom ressemble plus à un palais ! Quant à la villa, c'est bien dommage qu'elle ait été détruite ! Cette forêt et ces montagnes valent le coup d’œil ! Bises

[Du passé au prés]

Avec retard mais sincérité. BON ANNIVERSAIRE

[CL]

Je viens de relire cet article qui m'avait beaucoup plu, et je me suis ré-ga-lée!! Merci pour la vidéo des racines et des ailes!

biz Calinquette et prends soin de toi et de Khanna :)

[mamysoren]

plein de souvenirs c'est mieux encore ....

bises