Après la Corrèze, nous voici de retour dans le Cantal, au coeur du Massif Central.
Nous arrivons à Aurillac, petite ville située à une moyenne de 680 mètres d'altitude, au pied des Monts du Cantal, dans un petit bassin sédimentaire.
Capitale historique du parapluie, Aurillac est à l'origine de plus de la moitié de la production française, ce qui représentait 250000 unités en 1999, et fournissait 100 emplois. Cette industrie a subi plusieurs décennies de déclin à la fin du XXe siècle. Pour se renforcer, les fabricants de parapluie aurillacois se sont regroupés en 1997 au sein d'un GIE et d'un label, L'Aurillac Parapluie.
La légende du parapluie à Aurillac
La légende veut que la Jordanne, rivière qui traverse notre ville millénaire, charrie des paillettes d’or. Cet or était échangé sur place contre du cuivre que rapportaient d’Espagne les pèlerins du nord de l’Europe revenant de St Jacques de Compostelle. Ainsi naquit dès le Moyen Age à Aurillac une tradition de batteurs de cuivre. A partir de ce cuivre, les artisans locaux réalisaient les pièces métalliques telles que le coulant, la noix, les aiguillettes, entrant dans la fabrication du parapluie. De leur côté, les éleveurs cantaliens qui allaient en Espagne vendre leur bétail, ramenaient de la toile de coton à partir de laquelle furent faites les premières couvertures. Tout était donc réuni pour faire d’Aurillac le berceau du parapluie.
Tout a commencé avec Alexandre Périer issu du pays de Marmanhac. Alexandre part sur les routes dès l’âge de 15 ans. Colporteur, marchand, rétameur, il devient ambulant de parapluies grâce à son cousin des Deux-Sèvres. De retour dans le Cantal en 1844, après avoir épousé Elisa Combadière de Saint Simon, il met à profit son idée de fabriquer des parapluies en terre aurillacoise. Il crée son atelier place de l’Hôtel de Ville avant de s’associer à Durand Lafon.
Dès 1862 l’entreprise emploie 130 ouvriers et 90 travailleurs à domicile. En 1877 il change d’adresse et s’installe derrière le Palais de Justice. En 1884 son associé le quitte et il crée une nouvelle société dénommée "Alexandre Perier et compagnie".
1898 : la construction de la fabrique de parapluies
Une quinzaine d'année après avoir créé son entreprise et pour assurer son développement, Durand Lafon et son épouse Thérèse Bois construisent en 1898 les deux bâtiments de La Manufacture qui vont devenir un des fleurons de l'industrie aurillacoise du début du siècle.
Quelques messages gravés à la main sur les murs de la fabrique témoignent de la rudesse des conditions de travail. Avec autant d'espaces vitrés, il y faisait trés froid. Pourtant les concepteurs avaient installé un impressionnant système de chauffage à air pulsé découvert lors du chantier de reconstruction intérieure en 2007 et 2008. Chauffé dans des conduits en fonte de larges diamètres au coeur d'un four alimenté au charbon, l'air circulait dans des conduits carrés fait de briques et de platres, desservant tout le bâtiment sous le parquet. Un canal traversant le bâtiment principal de part en part dans le sous-sol assurait l'alimentation en eau.
Le "pépin" vit son âge d’or et en 1900 le Cantal présente ses parapluies à l’Exposition universelle de Paris. Cette réussite s’accompagne de l’éveil de la conscience ouvrière pour les femmes qui travaillent à domicile pour un salaire de misère.
En 1928, Aurillac comptait 250 ouvriers, 500 ouvrières à domicile pour une fabrication de 1.500.000 parapluies
La ville possède de beaux monuments, tels que le château de Saint-Etienne et l'Eglise Saint Géraud d'Aurillac. Un de ses évènements culturels phares est le Festival d'Aurillac, manifestation internationale de théâtre de rue.
Après ce petit moment d'histoire, passons aux photos...
Il y a beaucoup d'anciennes échoppes abandonnées dans cette ville. Quel dommage !
Au détour d'une rue, une petite brocante à tomber. Plein de belles choses à chiner, de jolies céations de la dame qui tient le magasin, le tout à des prix fort raisonnables. Nous y sommes restés un bon moment. Je ne vous dis pas si j'étais sur place... La carte bleue chaufferait. J'ai quand même été raisonnable, mais cela n'a pas été facile avec tout les beau linge ancien qu'elle avait ! Mais j'ai pris sa carte et je peux aller quand je veux sur son site, que je partage volontiers avec vous :
Les heures perdues de Jeanne.
En arrivant dans cette rue, nous avons été éblouis par toutes ces belles couleurs. Un nombre incalculable de parapluies au-dessus de nos têtes. C'était superbe !
Là, je n'ai pas testé, même si un Monsieur m'a dit que j'avais tort... Pas du tout inspirée par ces testicules de coqs...
Je garderais un bon souvenir de cette jolie petite ville du Cantal. Ses rues étroites, ses maisons à colombage, ses échoppes anciennes et sa belle brocante. Mais il a bien fallu partir. Nous devions rentrer le soir à la maison et il restait quand même pas mal de route à faire.
Août est déjà bien avancé. Il me reste encore au moins un billet à partager avec vous sur les beaux endroits que nous avons vus au mois de juillet. Alors, je vous dis à bientôt pour un nouveau dépaysement.
BiZoux
Calinquette