La perle de l'Adriatique
Nous voici à la moitié de notre séjour. Après une nuit en Bosnie, retour en Croatie.
Aperçue la veille, de loin, nous lui avons consacré une journée de près.
Dubrovnik
Une ville musée bien vivante, close au bord de l’Adriatique, une des plus belles d’Europe, entourée de remparts, au pied d’une montagne qui tombe brutalement dans des eaux d’un bleu méditerranéen limpide. Des maisons couvertes de tuiles, des palais, des églises, des couvents, un dédale de ruelles dallées de pierres blanches, des places comme des théâtres de chambre de la Renaissance, une avenue dont les pierres polies brillent comme un décor de cinéma. Dubrovnik est un subtil mélange de raffinement vénitien et d’esprit slave. Les pieds dans l’eau, la tête au soleil.
Au VII° siècle, des habitants de l’actuelle Cavcat se sont réfugiés dans un petit village de pêcheurs, las de voir leurs maisons détruites pas les envahisseurs slaves. Ils le fortifièrent. Ce village gréco-latin se « slavisa » en absorbant la communauté slave d’en face. Toute l’économie de Dubrovnik reposait sur la navigation et le commerce maritime. Naviguer était si important que chaque homme se devait, durant sa vie, de planter 100 cyprès. Ce bois, après cinquante ans servait à la construction des bateaux.
La ville ne fut pas épargnée par la guerre. Le 6 décembre 1991, l’artillerie serbe, qui voulait coûte que coûte annexer la région de Dubrovnik à la grande Serbie, a bombardé la ville depuis le sommet du mont Srd. La cité, sans armes, fut assiégée six mois. Bombardements, pillages, incendies, destructions, arrestations, crimes… Près de trente trois mille personnes de la région durent quitter leurs maisons. Le monde entier assista impuissant à cette agression sauvage de la « Perle de l’Adriatique », classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Entre octobre 1991 et août 1995 près de deux cents combattants de Dubrovnik furent tués, tous très jeunes et près de cent civils périrent lors des bombardements.
Un bâtiment sur trois fut touché, mais pas un morceau des remparts ne fut touché. « La liberté ne se vend pas, même pour tout l’or du monde », telle est la devise ancestrale de cette cité qui s’est battue seule pour retrouver sa liberté.
Aujourd’hui, les traces de la guerre ont presque toutes disparu, réparées. Des tonnes de tuiles latines furent offertes par la ville de Toulouse pour la reconstruction.
Pour les fans (comme moi), Dubrovnik est un haut lieu de tournage de la série Game of Thrones, choisie pour représenter King’s Landing, la capitale des Westeros.
Un grand pont tout blanc, des engins de guerre, on arrive à Dubrovnik. Par une journée caniculaire (40° - Ils n'avaient pas connu ça depuis dix ans!).
Des cadenas sur le pont, comme à Paris.
Une eau limpide !
Le maillot de football croate, nous sommes bien en Croatie et à Dubrovnik.
La porte passée, on découvre cette admirable fontaine qui en a rafraîchi plus d'un en cette journée caniculaire. On aurait pu s'assoir pour une partie d'échecs, ou écouter de la musique, ou encore discuter avec de majestueux perroquets, mais nous avons préféré visiter la ville. Depuis le temps que j'en rêvais !
Pas besoin de discours, ni de mots, il suffit de regarder pour tomber sous son charme.
Voilà, la visite est terminée. Fermons la page sur Dubrovnik la blanche, la pure. J'espère que le charme aura autant opéré sur vous que sur moi. Même si j'ai pris un gros coup de chaleur qui m'a laissée pantoise un bon moment, je garderai un magnifique souvenir de cette ville qui mérite bien son nom de "perle".
Douce journée, gros poutous.
Calinquette