Trois d'un coup
Après une nuit à Tivat, nous n'avons pas eu beaucoup de trajet pour nous rendre à l'étape suivante. Alors nous avons pris notre temps pour flaner le long de notre route.
A quelques kilomètres de Kotor, il est un petit village qu'il faut absolument visiter.
Perast
Adorable petit village au bord de l’eau. C’est le village le plus ancien des bouches du Kotor on y a retrouvé des vestiges remontant à 3500 avant JC). Il prit sa forme actuelle aux XVII° et XVIII° siècles et reste l’un des plus beaux exemples d’architecture baroque dalmate de la région. Situé à la frontière de la République vénitienne et de l’Empire turc, Perast tira son épingle de cette position stratégique et périlleuse à la fois en développant la construction navale, militaire et commerciale. On y formait donc des officiers de marine et un Bokelj, comprendre un natif des bouches du Kotor, fut amiral de la flotte de Pierre le Grand, tsar de Russie.
L'eau y est d'une limpidité !!! Au loin, on assiste à l'arrivée des gros bateaux de touristes qui vont aller jusqu'à Kotor. On assiste ainsi à leur lentre progression.
Nous avons quitté le Montenegro pour la Croatie, apercevant au loin Dubrovnik la magnifique. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. Retournons d'abord en Bosnie pour la nuit. Les distances sont courtes entre les trois frontières que nous avons traversées dans la journée.
Le terme de la journée : Trébinje.
Trebinje est l’une des plus anciennes villes de Bosnie Herzégovine, qui borde les frontières croates et monténégrines. C’est une belle ville au charme méridional entourée de paysages karstiques et d’une nature intacte comme la plupart de ceux qui caractérisent la République Serbe de Bosnie.
Située dans l’extrême sud du pays, la petite ville au climat méditerranéen a une forte vocation touristique grâce à sa proximité de Dubrovnik mais aussi en raison de ses incroyables paysages « provençaux » et ses monuments historiques classés, son héritage culturel et architectural. Entourée de montagnes karstiques, dénudées, de Leotar, Trebinje, selon ses habitants, tient son nom de Napoléon qui au passage par ici aurait déclaré que l’endroit était « très bien ». Trebinje serait donc une retranscription bosnienne des mots de Napoléon.
On peut y voir le monastère serbe orthodoxe Crkvine sur la colline du même nom, bâti en 2000 sur l’emplacement d’une ancienne forteresse ottomane. La rivière Trebisnjica, l’une des plus longues rivières souterraines d’Europe qui traverse la ville de Trebinje, le Pont Arslanagic, construit en 1574 et qui, vant la mise en route du barrage Grancarevo à 15 km de Trebinje en 1960, a été entièrement démonté pierre par pierre et reconstruit à l’identique 7 km plus loin, dans la ville de Trebinje.
Au centre de Trebinje, la ville révèle sa Place des Platanes, construite par les Austro-Hongrois, avec son monument en l’honneur des soldats serbes. On peut aussi y croiser des marchands d’artisanat local et en particulier les pantoufles et chaussons de laine, les papuce, qu’apprécient tant les Serbes.
Nous sommes arrivés vers seize heures à l'appartement du jour et nos hôtes nous ont invités à nous rafraîchir sous leur terrasse ombragée de kiwis. Très hospitaliers, nous avons discuté un bon moment avec eux. Et je vous dis que parfois cela a du bon d'être une femme ! On n'est pas obligée de dire oui à la grappa qu'on vous propose de partout en Bosnie. C'est mon mari qui s'y est collé, lui qui ne boit pas une goutte d'alcool... La grappa est un alcool de marc de raisin. Trop fort pour moi... Le pire, c'est que le lendemain matin, on nous a offert le café (turc), accompagné de grappa pour mon mari ! J'ai pu lui limiter les dégâts en disant qu'il conduisait... Et moi, je suis partie avec un bon kilo de délicieux kiwis de la tonnelle ! Toujours est il que nous garderons un excellent souvenir de ces personnes très chaleureuses. Leurs deux filles, professeures d'anglais toutes les deux et moi avons beaucoup parlé de leur pays. C'est principalement d'elles et de notre première hôtesse que je tiens tout ce que je vous raconte depuis le début sur la Bosnie. Et du coup j'étais contente de constater que mon anglais est quand même d'un bon niveau...
Ce que je retiendrai, c'est qu'outre les morts, blessés et traumatisés de la guerre de 1991, il reste des absurdités qui, elles, laissent à rire. De nos jours, chaque pays de l'ex Yougoslavie se déclare indépendamment des autres le seul à parler le serbe. Alors que tous parlent la même langue. L'indépendance n'a pas forcément que du bon...
A très vite pour la suite.
Gros bisous.
Calinquette