Une belle soirée de vacances
Voilà une nouvelle semaine qui commence. Je vous la souhaite bien bonne et vous remercie pour tous les commentaires que vous m'avez laissés sur mes derniers billets.
Hier, je vous ai laissés à Blagaj. Et bien ce matin, nous y sommes encore. Pour regarder de jolies fleurs.
Pour une virée au restaurant, manger une spécialité bosniaque, des Ćevapi et des croquettes de pommes de terre.
Pour lever les yeux au ciel et regarder les irondelles.
Mais surtout pour admirer le joli coucher de soleil sur la rivière. Pour Arlette & Sylvie et les rendez vous du lundi.
Et finir cette soirée en amoureux, à visiter la ville, aidés du plan que notre hôte nous avait réparé.
Voir le château, les anciennes maisons typiques bosniaques. Et la Tekija Blagaj, la maison des derviches au pied d’une très grande falaise.
Ce tekke profite d'un emplacement magnifique sous la falaise de la résurgence de la source de la Buna. Il se compose de plusieurs bâtiments, dont le principal est la musafirhana (maison d'accueil des voyageurs). En partie incrustée dans la roche, celle-ci a été érigée avant 1664, puis reconstruite en 1851. Elle abrite aujourd'hui à la fois une communauté alévi (lire " L'alévisme : l'islam des derviches ") et un musée. L'ensemble du complexe est géré depuis les années 2000, par l'agence de tourisme turque Fidan. Celle-ci a financé la reconstruction du site et ouvert sur place une boutique de souvenirs, un café, une pâtisserie et un restaurant.
La date de fondation du tekke n'est pas connue, mais on suppose qu'elle se situe entre 1446 (l'arrivée des Ottomans) et 1520. Il s'agit d'un monument religieux appartenant au mouvement musulman des alévis. Il ne subsiste aujourd'hui que cinq tekkes en Bosnie-Herzégovine. La musafirhana a été érigée avant 1664, puis reconstruite en 1851 avec l'ajout d'une véranda au premier étage qui surplombe la rivière et sert aujourd'hui encore de salle de prière. C'est un exemple unique d'architecture baroque ottomane (1757-1808) en Bosnie-Herzégovine, dont on trouve des exemples à Istanbul avec la mosquée des Tulipes ou à Jérusalem avec l'église du Saint-Sépulcre. Le tekke de Blagaj fut fondé par l'ordre bektashi, qui constitue aujourd'hui encore la principale branche du mouvement alévi. Il fut par la suite occupé par l'ordre halvati (sous-ordre du mouvement khalwati). Les alévis furent chassés de Blagaj en 1952 durant la période socialiste. Le tekke accueille de nouveau une communauté de derviches venant de Turquie et appartenant à la confrérie naqshbandiyya. Le bâtiment a subi de nombreux dégâts depuis sa création, pas tant à cause des guerres (durant le dernier conflit, il n'eut à subir qu'un tir de roquette et fut rapidement réparé) que des chutes de rochers et branches d'arbres provenant de la falaise. Ainsi, trente ans après la reconstruction du tekke en 1851 dans le style baroque, le bâtiment fut de nouveau détruit par un énorme rocher et fut reconstruit à l'identique en 1891. Le complexe religieux abrite également un tombeau (turbe) de 6 m de haut. Celui-ci contient les sarcophages des religieux Sari Saltuk et Achik Basha. Sari Saltuk fut un missionnaire turkmène du XIIIe siècle. La légende dit qu'il avait exigé que ses restes mortuaires soient mis dans huit cercueils et envoyés dans huit pays différents aux fins d'islamiser les populations. L'ensemble est richement ornementé avec un plafond en bois sculpté.
Une délicieuse soirée de vacances.
Très belle semaine. Gros bisous.
Calinquette